Pour une évolution de la règle grammaticale “le masculin l’emporte sur le féminin”, vers un usage égalitaire de “Ils” et “Elles”
Initiative citoyenne
Pour une évolution de la règle grammaticale “le masculin l’emporte sur le féminin”, vers un usage égalitaire de “Ils” et “Elles”
OBJET DE LA PÉTITION
Proposition d’évolution linguistique visant à permettre l’emploi libre et interchangeable de “Ils” et “Elles” pour désigner un groupe mixte, dans le cadre d’un usage égalitaire et moderne de la langue française.
EXPOSÉ DES MOTIFS
La règle grammaticale dite “le masculin l’emporte sur le féminin”, établie au XVIIIᵉ siècle et toujours enseignée aujourd’hui, stipule que dans un groupe mixte, le masculin pluriel prévaut sur le féminin.
Cette convention, d’origine historique et sociale, ne repose sur aucun fondement linguistique strictement nécessaire : il s’agit d’un choix normatif hérité d’une époque où la langue reflétait une organisation de la société aujourd’hui révolue.
Elle était également soutenue par des réflexions telles que « Lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte », affirme l’abbé Bouhours en 1675 ou encore « Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle », complète en 1767 le grammairien Nicolas Beauzée.
Or, l’article 1ᵉʳ de la Constitution française affirme que :
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
Si cette égalité est garantie par le droit, elle ne l’est pas encore pleinement dans la langue, qui demeure l’un des vecteurs les plus puissants de la représentation sociale.
Comme le rappelait Pierre Bourdieu, « les mots ne sont pas seulement des instruments de communication, ils sont aussi des instruments de pouvoir. »
De nombreux linguistes et philosophes, tels que Noam Chomsky, ont souligné le rôle structurant du langage sur la pensée : les mots façonnent notre perception du monde, et donc nos comportements.
Les mots changent les mœurs, et l'enseignement à nos générations futures que "le masculin l'emporte sur le féminin" me laisse à penser que cela façonne notre perception dès le plus jeune âge.
L’évolution proposée ne vise pas à bouleverser les fondements de la langue française, mais à introduire une possibilité d’usage égalitaire :
permettre, dans le cas d’un groupe mixte, l’emploi libre et interchangeable de “Ils” ou “Elles”, selon le choix du locuteur ou du contexte d’expression, sans que l’un soit considéré comme fautif.
Il existait autrefois "une règle de proximité" permettant d'accorder l'adjectif avec le mot le plus proche pour ne pas choquer l'oreille qui a disparu au profit de la présente règle.
Une telle évolution serait conforme :
aux principes d’égalité entre les femmes et les hommes, consacrés par la Constitution ;
à l’évolution naturelle des langues vivantes, qui adaptent leurs usages à la société ;
et à la mission de service public de la langue française, qui doit rester vivante, claire et représentative de tous.
Cette proposition s’inscrit dans une démarche républicaine, linguistique et culturelle, visant à ouvrir un débat national sur la modernisation de nos règles grammaticales, dans le respect de notre patrimoine linguistique et de nos valeurs d’égalité.
PROPOSITION D’ACTION
Nous, citoyens et citoyennes de la République française, demandons à l’Assemblée nationale :
D’ouvrir un débat public et institutionnel sur la pertinence de la règle grammaticale dite “le masculin l’emporte sur le féminin” dans la langue française contemporaine ;
De saisir l’Académie française et le ministère de l’Éducation nationale afin d’étudier la possibilité :
d’autoriser l’emploi indifférencié de “Ils” ou “Elles” pour désigner un groupe mixte ;
d’encourager la liberté d’usage linguistique dans les contextes non administratifs ou non juridiques (enseignement, médias, culture, communication publique) ;
De promouvoir une évolution linguistique conforme au principe d’égalité entre les femmes et les hommes, dans le respect de la clarté et de la cohérence de la langue française.
Cette proposition ne vise pas à imposer une norme nouvelle, mais à ouvrir la voie à une modernisation raisonnée et inclusive de la grammaire française, afin que notre langue continue de refléter fidèlement les valeurs universelles d’égalité et de fraternité.
Merci à tous de m'avoir lu.
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