Pour un sursaut national face à la crise de la santé mentale des jeunes
Initiative citoyenne
Pour un sursaut national face à la crise de la santé mentale des jeunes
Je m’appelle Hugo Martinez, j’ai 26 ans, et je fais partie d’une génération qui souffre.
Une génération à qui l’on a répété qu’elle avait « toutes les chances », mais qu’on laisse aujourd’hui s’effondrer dans le silence.
J’ai souffert, comme beaucoup d’autres avant moi et comme beaucoup trop après moi. J’ai connu le harcèlement, la peur, la solitude et le découragement. Et ce que j’ai vécu, des milliers d’enfants, de collégiens, de lycéens, d’étudiants le vivent encore, chaque jour.
Les chiffres sont accablants : selon la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et Ipsos, un jeune sur quatre est en dépression.
L’étude Ipsos–Teale montre que trois étudiants sur cinq présentent des signes de détresse psychologique, et que plus de 80 % souffrent de fatigue, d’anxiété ou de troubles du sommeil.
Près d’un sur trois a déjà pensé qu’il vaudrait mieux mourir.
Et pourtant, moins de 40 % ont accès à un professionnel de santé mentale.
Ces chiffres ne sont pas abstraits. Ils racontent une réalité : celle d’une jeunesse qui n’en peut plus, d’adolescents qui s’éteignent doucement, d’étudiants qui tiennent tant bien que mal.
Et si rien ne change, les générations qui grandissent aujourd’hui dans nos écoles, nos collèges, nos lycées et nos universités connaîtront le même destin.
Depuis des années, on nous répète que la santé mentale est une « grande cause nationale ». Mais sur le terrain, le dispositif MonSoutienPsy n’est qu’un pansement sur une plaie béante : trop court, trop restrictif, trop inégal. Douze séances prises en charge, quand la souffrance dure depuis des années. Trop peu de psychologues formés, mal répartis, mal reconnus. Trop de jeunes renoncent à se soigner faute d’argent, de place, ou simplement d’écoute.
La vérité, c’est que l’État n’a pas pris la mesure de l’effondrement psychique de sa jeunesse.
Et qu’en refusant d’y répondre, il trahit son devoir fondamental : protéger la santé de tous.
On aime accuser les réseaux sociaux, comme si quelques algorithmes suffisaient à expliquer cette détresse.
Mais non : ce ne sont pas les écrans qui brisent les jeunes, c’est le manque d’attention, d’accompagnement et d’espoir. Les réseaux révèlent ce que la société refuse encore de voir.
Ma génération ne veut plus survivre dans le silence.
Elle veut être entendue, respectée, considérée.
Elle veut pouvoir dire « ça ne va pas » sans honte ni peur.
Je demande aujourd’hui, au nom des jeunes, des familles, des enseignants, des soignants :
Que l’Assemblée nationale ouvre un débat public sur la santé mentale des jeunes,
Et que les pouvoirs publics associent enfin les premiers concernés — les jeunes eux-mêmes, leurs familles et les acteurs de terrain — pour refonder de fond en comble le système de prise en charge.
Parce qu’aucune politique de santé mentale ne sera juste si elle est décidée sans ceux qui souffrent.
Parce qu’un pays qui ferme les yeux sur la détresse de sa jeunesse compromet son avenir.
Parce qu’il est temps, vraiment, que la République prenne soin de celles et ceux qui demain la feront vivre.
Hugo Martinez
Président de l’association HUGO!
Engagé pour la "santé mentale des jeunes"
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