Pour adopter la « préférence majoritaire » à l’élection présidentielle
Initiative citoyenne
Pour adopter la « préférence majoritaire » à l’élection présidentielle
Pourquoi maintenant :
Les deux dernières élections présidentielles (2017 et 2022) ont mis en évidence un malaise démocratique : finalistes identiques d’un scrutin à l’autre, sentiment de devoir voter « contre » plutôt que « pour », taux d’abstention élevés, et record de bulletins blancs et nuls au second tour.
En 2017, les bulletins blancs et nuls ont atteint un niveau jamais vu sous la Ve République, avec plus d’un quart d’abstention. En 2022, on a encore compté plus de deux millions de bulletins blancs et une abstention de près de 28 %. Ces chiffres montrent qu’une part importante des électeurs souhaite s’exprimer autrement que par un simple choix entre deux noms.
Ce que nous proposons :
Nous demandons l’adoption d’un mode de vote simple et plus représentatif : la préférence majoritaire (nom proposé pour ce qui est scientifiquement appelé « jugement majoritaire »).
Principe : chaque électeur évalue tous les candidats sur une échelle commune (« Excellent », « Très bien », « Bien », « Assez bien », « Passable », « Insuffisant », « À rejeter »). Le vainqueur est celui qui obtient la meilleure mention majoritaire, c’est-à-dire la meilleure médiane des jugements.
En pratique : un seul tour suffit. On peut donner la même mention à plusieurs candidats. Le bulletin blanc peut être traduit par une mention « à rejeter » pour tous les candidats, ou par une case explicite « je ne me prononce pas », afin de donner enfin une traduction lisible à ce choix citoyen.
Pourquoi de serait mieux :
Moins de vote utile, plus de sincérité : chacun peut soutenir ses favoris tout en exprimant ses réserves pour les autres.
Un résultat de consensus : la médiane valorise la capacité à rassembler une majorité d’avis positifs, pas seulement une minorité intense.
Des bases scientifiques solides : la méthode a été conçue par deux chercheurs français et validée par de nombreuses études académiques internationales.
Des expériences réussies : la méthode a déjà été testée dans plusieurs consultations citoyennes, démontrant sa clarté et son efficacité.
Ce que montrent 2017 et 2022 :
2017, premier tour : quatre candidats se sont retrouvés dans un mouchoir de poche, chacun autour de 20 %. La préférence majoritaire aurait permis de comparer la capacité de rassemblement de tous ces candidats, et pas seulement de comptabiliser des premiers choix isolés.
2017, second tour : record de bulletins blancs et nuls, signe que des millions d’électeurs ont voulu exprimer leur refus de choisir entre les deux finalistes. La préférence majoritaire aurait converti ce signal en information utile et lisible.
2022, premier tour : trois candidats étaient très proches les uns des autres derrière le président sortant. Le vote par mentions aurait révélé le candidat le plus consensuel.
2022, second tour : plus de deux millions de bulletins blancs et une abstention massive. Là encore, la préférence majoritaire aurait pris en compte ces signaux au lieu de les écarter.
Ce que nous demandons à l’Assemblée nationale :
Ouvrir une mission d’information parlementaire sur la préférence majoritaire, en auditionnant chercheurs, juristes et citoyens.
Expérimenter la méthode dans des consultations officielles (budgets participatifs, référendums consultatifs, primaires ouvertes) au sein même de l'assemblée.
Déposer une proposition de loi pour :
autoriser l’usage officiel de la préférence majoritaire à l’élection présidentielle ;
reconnaître et traduire les bulletins blancs dans les résultats, afin que leur portée soit claire et comptabilisée.
Publier une évaluation indépendante de cette méthode après expérimentation, mesurant la compréhension du public, son effet sur la participation et la sincérité du vote.
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