Création d’un diplôme de « Docteur en Phyto-Pharmacologie »
Initiative citoyenne
Création d’un diplôme de « Docteur en Phyto-Pharmacologie »
Objet de la pétition : Pour la création d’un diplôme de « Docteur en Phyto-Pharmacologie » – Garantir un usage raisonné et sécurisé des produits phytopharmaceutiques
À l’attention de Mesdames et Messieurs les Députés de l’Assemblée Nationale,
L’agriculture française, pierre angulaire de notre indépendance alimentaire, est aujourd’hui confrontée à une contradiction majeure : l’usage des produits phytopharmaceutiques. Depuis Paracelse, la science toxicologique a établi un principe intangible : « Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison. » Ce principe, universellement appliqué en médecine humaine et vétérinaire, guide chaque prescription, chaque posologie, pour garantir efficacité sans danger.
Pourtant, dans le domaine agricole, ce socle scientifique est ignoré. Les produits phytopharmaceutiques, aussi indispensables soient-ils, sont utilisés sans l’encadrement pharmacologique qui devrait en régir l’emploi : pas de diagnostic préalable, pas de dosage précis adapté aux contextes, pas de suivi des effets secondaires sur les écosystèmes. L’automédication est la règle — une pratique qui, en médecine, serait impensable, mais qui, dans les champs, passe pour une norme.
Le contraste est saisissant : pour soigner un animal, un vétérinaire formé à Maisons-Alfort intervient, garant de la juste dose et du bon usage. Pour traiter une culture, aucune expertise équivalente n’est requise, alors même que les enjeux — santé des sols, qualité de l’eau, sécurité alimentaire — sont tout aussi vitaux.
L’état de l’art agricole ne respecte donc pas la doctrine de Paracelse, pourtant fondatrice de toute pratique pharmacologique. Ce n’est pas la faute des agriculteurs, mais celle d’un système qui leur demande d’agir sans les outils ni les connaissances pour le faire en toute sécurité.
Or, nul n’ignore les risques de l’auto-médication : dosages inappropriés, usages inopportuns, méconnaissance des interactions avec l’environnement… Des pratiques qui menacent non seulement les sols, les eaux, la faune et la flore, mais aussi la santé de celles et ceux qui consomment l’eau et les produits de nos terres.
Un modèle existe déjà : celui des vétérinaires, formés à l’école de Maisons-Alfort, qui délivrent aux éleveurs des préparations vétérino-pharmacologiques aux posologies justes et adaptées. Grâce à eux, nos animaux sont soignés avec rigueur, et la qualité de nos productions animales en profite.
Pourquoi un tel encadrement n’existerait-il pas pour les produits phytopharmaceutiques ? Comment concevoir qu’une matière active, à la fois utile et dangereuse, soit laissée entre les mains de personnes peu ou pas assez qualifiées pour en juger de son bon emploi, de la durée ou du moment le plus adéquat à son utilisation ?
Nous demandons donc la création d’un diplôme de « Docteur en Phyto-Pharmacologie », de même niveau et compétence que celui des vétérinaires de Maisons-Alfort.
Missions du Docteur en Phyto-Pharmacologie :
- Élaborer des protocoles d’usage raisonné et sécurisé des produits phytopharmaceutiques.
- Accompagner les agriculteurs dans le choix des solutions les plus performantes, sans nuire aux sols, aux eaux, à la biodiversité, ni à la santé publique.
- Garantir que la qualité de nos productions végétales profite à tous, consommateurs comme producteurs.
Ce diplôme pourrait s’intégrer aux cursus agronomiques existants, avec des partenariats publics-privés pour en assurer l’accessibilité.
Un usage raisonné et raisonnable des moyens de lutte est possible. Il ne doit se faire ni au détriment de notre environnement, de l’eau de nos rivières, ni de ceux qui en dépendent, agriculteurs/trices inclus.
Nous, signataires, appelons solennellement l’Assemblée Nationale à instituer ce diplôme, pour une agriculture performante, durable et respectueuse de la santé de tous.
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