Soutien à la panthéonisation de Madeleine RIFFAUT
Initiative citoyenne
Soutien à la panthéonisation de Madeleine RIFFAUT
Secrétaire général de l'association du Mémorial des bunkers de Pignerolle près d'ANGERS dans la Maine-et-Loire, je propose personnellement et très humblement la candidature de Madeleine Riffaud, figure emblématique de la Résistance française, pour une panthéonisation qui honorerait non seulement son parcours exceptionnel, mais aussi la mémoire de toutes les femmes et des jeunes ayant lutté pour la liberté, la justice et la France
Née en 1924 de parents instituteur, Madeleine Riffaud grandit avec les récits de guerre de son père, combattant de la Grande Guerre engagé volontaire gravement blessé à la jambe durant le conflit.
A seulement 18 ans, elle rejoint le réseau Franc-Tireur à Paris. Dès ses débuts dans la Résistance et en dépit de son très jeune âge, elle accomplit des missions à très haut risque, allant du renseignement au sabotage, et agit en tant que tireuse d’élite pour soutenir les opérations contre l’occupant nazi.
Elle commet notamment l’assassinat d’un officier allemand sur le pont de Solférino le 23 juillet 1944, ce qui lui vaudra de graves conséquences. En effet, alors qu’elle prenait la fuite à vélo à la suite de cet acte de résistance, elle est percutée par la voiture du chef de la milice de Versailles, qui l’emmène au siège de la Gestapo, rue des Saussaies à Paris. Elle y subit trois semaines de torture infligées par les Allemands, puis par les Français de la Brigade spéciale n°2 de la préfecture de police. Malgré ces sévices, elle reste silencieuse et est condamnée à mort. Le 5 août 1944, quelques minutes avant son exécution, elle est retirée du groupe de fusillés lorsqu’un policier reconnaît le pistolet qu’elle avait utilisé, précédemment volé. Elle est ensuite transférée à la prison de Fresnes, où elle endure dix jours supplémentaires de torture sans jamais trahir ses compagnons.
De même, elle prend la direction de détachements lors de la Libération de Paris, contribuant à la capture de quatre-vingts soldats et à la récupération d’armes. Arrêtée et torturée à plusieurs reprises, promise à une mort certaine qui la guette à chaque instant, elle garde toujours le silence et survit.
Son courage exceptionnel, son sang-froid et sa détermination font d’elle un exemple concret d’engagement civique, moral et de résilience, démontrant que l’âge et le genre ne limitent pas la capacité à défendre la liberté et les valeurs républicaines. "C'est un coup de pied au cul d'un allemand qui m'a convaincu de m'engager" disait-elle.
Au-delà de son action directe sur le terrain, Madeleine Riffaud a consacré sa vie à la transmission de la mémoire de la Résistance. Figure discrète, ce n'est qu'en 1994 à la demande de Raymond Aubrac qu'elle accepte d'évoquer publiquement son engagement dans la Résistance. Par la suite, elle intervint régulièrement dans les écoles, publia ses récits et participa à des conférences, permettant aux jeunes générations de comprendre les sacrifices consentis pour la liberté et d’en tirer des leçons de courage, de responsabilité et de solidarité.
Répondant à un entretien de Juliette Bénabent pour Télérama le 20 août 2021, Madeleine Riffaud s’affirme une nouvelle fois comme un modèle de défenseure de la paix entre les peuples et d’esprit européen lorsqu’elle déclara : « Je n'ai jamais détesté les Allemands. Seulement les nazis. » Ces mots, empreints de sagesse et de discernement, prennent aujourd’hui une signification profonde dans un monde où les peuples s’affrontent et où les idéologies les plus obscures et dangereuses refont surface, mettant en péril notre humanité. Ils demeurent également profondément inspirateurs pour notre Jeunesse et notre société, résonnant comme un appel à la paix et à l’humanité et rappelant que, même au cœur des conflits et face aux idéologies les plus sombres, il est nécessaire de ne pas se tromper de combat et de mal à combattre.
Malgré sa récente disparition en novembre 2024, Madeleine Riffaud incarne un modèle un modèle d'engagement et de résilience pour la jeunesse, rappelant que le civisme et l’engagement citoyen sont des valeurs à défendre à tout âge ; son message est par ailleurs véritablement actuel.
Si elle est décorée de la Légion d’honneur (Chevalier des mains de Raymond Aubrac en avril 2001), de l'Ordre National du Mérite (Officier en 2008) et de la Croix de Guerre 1939‑1945 (palme de bronze avec citation à l'ordre de l'armée en date du 6 août 1945) c’est exemplarité et son symbolisme moral et éducatif que je souhaite mettre en avant et qui justifie pleinement mon humble proposition de panthéonisation. Son parcours illustre l’importance de l’engagement féminin dans la Résistance et rappelle que la liberté a aussi été préservée grâce au courage de femmes et de jeunes souvent méconnus du grand public.
De manière plus synthétique, voici les arguments que je vous soumets pour la panthéonisation de Madeleine Riffaud :
- Mémoire et symbole national : Madeleine Riffaud représente l’ensemble des jeunes et des femmes résistantes, incarnant la bravoure, la persévérance et l’engagement au service de la nation.
- Exemplarité pour la jeunesse : Son parcours démontre que l’engagement civique, la responsabilité et le courage sont des valeurs que chacun peut incarner dès le plus jeune âge.
- Cohésion nationale et portée contemporaine : Dans un contexte mondial marqué par l'intercitude et la perte de repères, des crises, des tensions et le retour des conflits armés de forte importance intensité, son exemple rappelle l’importance de l’unité et de la cohésion nationale, du courage, de la solidarité et de la défense des valeurs démocratiques et de notre République.
- Transmission de la mémoire historique : Son action postérieure à la guerre pour l’éducation et le témoignage garantit que le sacrifice des résistants n’est jamais oublié et que les générations futures connaissent et respectent ces engagements.
Panthéoniser Madeleine Riffaud serait ainsi honorer à la fois une personnalité exceptionnelle et l’ensemble de celles et ceux qui ont contribué à la liberté de la France, en offrant à la nation un symbole fort de courage, de transmission et d’inspiration pour les générations futures. Le message serait d'autant plus fort : montrer à la jeunesse qu'il est possible de s'engager pour la France et ses intérêts d'où que l'ont vienne et qui que l'on soit socialement.
Bien conscient que vous avez vous seul le pouvoir de décision est du ressort de Monsieur le Président de la République en lien avec la famille et les souhaits de la personne, j'estime qu'il est aussi de notre devoir de citoyen d'agir pour notre pays et notre Mémoire collective. Comme nos anciens Résistants, il nous faut transmettre sans relâche, éduquer, éveiller les consciences, pour ne pas oublier, pour Elles, pour Eux.
C'est pourquoi je demande le soutien de la Réprésentation Nationale.
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