POUR LA RESTRICTION STRICTE ET IMMEDIATE DES PFAS ET LEUR INTERDICTION TOTALE A TERME
Initiative citoyenne
POUR LA RESTRICTION STRICTE ET IMMEDIATE DES PFAS ET LEUR INTERDICTION TOTALE A TERME
Nous lançons cette pétition en tant qu'habitants du Gard dont les eaux sont contaminées par les rejets de PFAS de l'usine Solvay de Salindres.
Les PFAS, une famille de milliers de molécules d'origine purement humaine, quasi indestructibles et omniprésentes dans l'environnement, sont des polluants éternels. Les principales sources de contamination sont les pesticides, les gaz réfrigérants, et les usines de traitement des ordures ménagères inaptes à éliminer de leurs rejets les PFAS contenus dans de multiples produits du quotidien.
Les effets néfastes de quelques dizaines de PFAS sur la santé humaine (cancers, lésions du foie et des reins, perturbation des systèmes endocriniens et immunitaire, défauts de fertilité et du développement fœtal, déséquilibre du cholestérol, maladies thyroïdiennes) ont été documentés et reconnus dès les années 2000. De nouveaux PFAS ont alors été mis sur le marché, qui se révèlent aussi toxiques ; tous les PFAS le sont potentiellement à des doses plus ou moins fortes que leur accumulation dans l'environnement fera rapidement atteindre si aucune mesure n'est prise.
Les PFAS contaminent l'air, les sols, les eaux (de mer, de rivière, de pluie, du robinet, minérales), la viande, les poissons, les œufs, les fruits et légumes, le vin, les aliments pour enfants dont le lait maternel, et au final les organismes de la majorité de la population (étude Esteban). Les PFAS sont un danger sanitaire prédominant pour notre génération et plus encore pour celles de nos enfants et petits enfants. L'incidence mondiale des cancers a doublé ces 30 dernières années, y compris chez les enfants et les jeunes adultes, et selon l'OMS augmentera de 77% dans les 25 prochaines années. Les PFAS n'y sont certainement pas étrangers.
Ces polluants éternels sont un problème planétaire majeur pour les écosystèmes mais aussi pour les budgets des états, donc des contribuables : en Europe, le coût annuel de la dépollution des milieux est de 95 à 2000 milliards d'euros pendant 20 ans, et de 52 à 84 milliards pour les systèmes de santé.
Pour réduire les menaces dues aux PFAS, la France à voté une loi pour les réguler dans certains produits du quotidien (textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, fart de ski). Sur le principe du pollueur-payeur, les industries paieront une redevance de 100 euros par 100 grammes de PFAS rejetés dans l'eau.
Cette loi demeure un timide premier pas. Elle ne concerne que quelques PFAS. Les pesticides et gaz réfrigérants ainsi que beaucoup de produits usuels les contenant (ustensiles de cuisine antiadhésifs, peintures, matériel informatique, batteries, ...) n'y figurent pas. Seuls les rejets dans l'eau seront taxés, pas ceux dans les airs ni dans les sols. Enfin cette loi reste nationale alors que cette pollution ne connaît pas de frontières.
Par cette pétition nous demandons à nos élus, en application du principe constitutionnel de précaution, d'agir par tous les moyens en leur pouvoir pour :
1 - instaurer un vrai dialogue entre les autorités administratives et la société civile (scientifiques, associations, instituts écocitoyens, référendum d'initiative citoyenne) pour partager les informations et définir des lignes de conduites,
2 - interdire les PFAS dans leur ensemble plutôt qu'au cas par cas, dans tous produits manufacturés, français et importés, où ils ne sont pas essentiels - en particulier dans les pesticides, en soutien à une agriculture paysanne garante de notre souveraineté alimentaire face aux multinationales de la malbouffe - avec possibilités de dérogations temporaires pour des usages cruciaux nécessitant le développement d’alternatives, conjuguées à l'interdiction immédiate et contrôlée de tous rejets industriels et de la mise sur le marché de nouveaux PFAS,
3 - que la France s'associe à l'Allemagne, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède qui ont soumis un projet semblable à l'Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA/NR/23/04), et le porte à l'international afin d'éviter toute remise en cause au prétexte de compétitivité avec d'autres pays qui ne l'appliqueraient pas,
4 - créer sur le principe du pollueur-payeur un fonds PFAS, alimenté par les industriels fabricants et utilisateurs sur la base des quantités commercialisées plutôt que celles rejetées, pour financer rapidement :
* des recherches scientifiques dénuées de conflits d'intérêt sur les effets des PFAS envers les écosystèmes et la santé, notamment des études épidémiologiques des populations humaines les plus exposées, qui aboutiront éventuellement à la reconnaissance de maladies professionnelles liées aux PFAS,
* la recherche de moyens d'analyse et de quantification des PFAS, et de dépollution,
* les collectivités pour l'assainissement des eaux de consommation humaine, et de l'environnement,
* la mise en place pour les déchets saturés en PFAS de filières fiables de destruction (incinérations à 1400 °C) et de recyclage des matériaux de purification de l'eau (charbons actifs, résines, membranes osmotiques).
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