Faire de la journée internationale des droits des femmes un jour férié
Initiative citoyenne
Faire de la journée internationale des droits des femmes un jour férié
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Alors que le gouvernement envisage de supprimer deux jours fériés, dont un célébrant un épisode important de notre Histoire, nous souhaitons la création d’un nouveau jour férié, le 8 mars, correspondant à la journée internationale des droits des femmes.
Pourtant majoritaires en France par rapport aux hommes et souvent mieux diplômées d’après les données de l’INSEE, les femmes continuent de subir des écarts de salaire importants par rapport aux hommes dans le secteur privé. En 2023, seulement trois entreprises du CAC 40 comptaient une femme à leur tête. Par ailleurs, elles ne représentent que 36% des effectifs de l’Assemblée nationale, un taux en léger déclin d’après les données de Datan.
Pour beaucoup de femmes, cette journée du 8 mars se limite à des messages féministes sur les réseaux socio-numériques, contrebalancés par des remarques paternalistes parmi l’entourage familial ou professionnel. Leur exploitation à des postes subalternes, ainsi que leur second emploi d’épouse et/ou mère que la société continue de légitimer malgré des décennies de lutte pour plus d’égalité, ne s’arrêtent pas lors de cette journée.
De ce fait, nous proposons que le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, devienne férié dès l’année prochaine, afin de les femmes puissent au moins profiter d'un jour de repos à cette occasion. En contrepartie, nous proposons la suppression d’un jour férié existant, le 15 août, en vertu du principe de laïcité.
Le 15 août, nous célébrons l’Assomption, fête catholique commémorant la fin de la vie terrestre de la Vierge Marie. Il convient de rappeler ici que, si le catholicisme demeure la religion la plus pratiquée en France, il ne représente cependant que 29% de la population selon un rapport de l’INSEE sur la diversité religieuse datant de 2023, soit moins d’un tiers de la population du pays. À titre de comparaison, 51% de nos concitoyens se déclarent athées, selon ce même rapport.
Par ailleurs, célébrer la Vierge Marie, certes figure importante de la religion catholique, soulève des questions à une époque où l’on aspire à une véritable égalité femmes-hommes. En effet, ce personnage biblique incarne un modèle de pensée qui réduit les femmes à un rôle reproductif et passif – elle est la mère du Christ et rien de plus – tout en culpabilisant la sexualité féminine – par une insistance marquée sur sa virginité. Il nous semble que cette conception archaïque des femmes devrait être combattue partout, y compris dans ses symboles les moins visibles.
Par ailleurs, il serait hypocrite de ne pas mentionner le fait que les jours fériés représentent un élément important de notre calendrier, de petits instants de répit qui permettent parfois de scinder en deux une semaine de travail difficile ou de s’octroyer une sortie sur un long weekend. Ces pauses, appréciées de tous, nous permettent de nous ressourcer et parfois de contribuer à l’économie grâce au tourisme. Il nous semble donc plus opportun de placer un jour férié au début du mois de mars, plutôt qu’au milieu du mois d’août, alors que les écoliers sont en vacances et une partie des travailleurs également.
Nous vous demandons, mesdames et messieurs les parlementaires, de bien vouloir examiner cette proposition.
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