Pour que l’éradication de la pauvreté soit l’ambition de la décennie
Initiative citoyenne
Pour que l’éradication de la pauvreté soit l’ambition de la décennie
La France tolère aujourd’hui ce qui lui était inacceptable hier !
Plus de 9 millions de personnes sont en situation de pauvreté en France métropolitaine dont près de 5 millions en situation de grande pauvreté. Des milliers d’enfants dorment à la rue chaque nuit et, pour au moins 8 millions de personnes, l’accès digne à une alimentation suffisante, saine et durable demeure un défi quotidien. Dans le même temps, les entreprises du CAC 40 ont annoncé avoir versé près de 100 milliards de dividendes à leurs actionnaires pour l’année 2024.
Plus inquiétant encore, l'ascenseur social est largement en panne : selon l’OCDE il faudrait six générations pour qu’un descendant de famille pauvre atteigne le revenu moyen en France.
Pour autant, la pauvreté est loin d’être une fatalité. Elle résulte de la précarisation de l’emploi, d’inégalités sociales croissantes, d’un système d’aides insuffisant ou inadapté et surtout d’un manque de volonté politique. La volonté affichée dès 2018 d’enrayer le déterminisme social n’a en effet pas donné de résultats tangibles.
Depuis, force est de constater que la France n’a plus d’ambition en matière de lutte contre la pauvreté, et ce, malgré les promesses du Président de la République notamment sur l’éradication du de la grande pauvreté ou du sans-abrisme.
Dans ce contexte-là, les 37 associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion qui composent le Collectif Alerte demandent à l’État de respecter les droits fondamentaux tels que définis dans le préambule de notre Constitution : « La Nation garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence » ainsi que son obligation inscrite à l'article 1er de la loi RSA de 2008 de définir « un objectif quantifié de réduction de la pauvreté » tous les 5 ans et d’en rendre compte annuellement au parlement.
Nous appelons solennellement les parlementaires à rappeler l’Etat à ses obligations en matière de lutte contre la pauvreté et à s’engager personnellement pour que des politiques publiques ambitieuses soient mises en place.
Car la pauvreté a un coût social. Lutter contre la pauvreté est un investissement social qui engendrera des bénéfices économiques et sociaux bien supérieurs au strict coût pour les finances publiques.
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Le Collectif ALERTE réunit 37 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
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