Rendre le dépistage des maladies génétiques héréditaire obligatoire (élevage canin professionnel)
Initiative citoyenne
Rendre le dépistage des maladies génétiques héréditaire obligatoire (élevage canin professionnel)
10 000 chiots de race naissent chaque année en France avec, pour perspective d'avenir, l'euthanasie 10 ans plus tard.
La myélopathie dégénérative (ou DM, de l’anglais "Dégénérative Myeolopathy") sera‐t‐elle le mal canin du siècle ?
Cette maladie génétique provoque une paralysie progressive, qui commence à partir de l'arrière‐train. Elle gagne ensuite les pattes avant, puis la cage thoracique (d'où des problèmes respiratoires) et enfin le cœur. Le chien finit par décéder, d'un arrêt cardiaque généralement, si son propriétaire n'a pris la lourde décision de le faire euthanasier avant. Les scientifiques ont établi en 2008 que la DM est l'équivalent de la maladie de Charcot chez l'homme, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA).
La situation est dramatique : Que faire ?
La DM est une maladie autosomique récessive.
Les caractéristiques d'une maladie génétique à transmission autosomique récessive sont les suivantes :
‐ Un individu (animal, être humain) est dit homozygote lorsqu'il présente deux allèles identiques au niveau d'un gène et hétérozygote quand les allèles sont différents.
‐ Une maladie est dite récessive quand le gène défectueux ne s'exprime qu'à l'état homozygote.
‐ Elle atteint tout individu (animal, être humain) sans distinction de sexe.
‐ La consanguinité augmente le risque.
Autosomique récessive, la DM n'est pas liée au sexe et les 2 allèles mutés du gène doivent être transmis pour qu'elle se déclenche un jour.
En outre, sa pénétrance est incomplète : tous les chiens homozygotes mutés ne développeront pas obligatoirement la maladie. Il est toutefois impossible, à ce jour, de
déterminer parmi les chiens homozygotes mutés, lesquels développeront un jour la maladie.
La Myélopathie dégénérative, ou DM :
Le gène SOD1 est situé sur le chromosome canin 31.
Cette maladie neurodégénérative est d'une gravité extrême par son étendue et par ses conséquences sur les animaux concernés.
Elle est caractérisée par une dégénérescence progressive de la moelle épinière de la région thoraco‐lombaire qui atteint les chiens à partir de 8 ou 10 ans. Il s'ensuit une paralysie progressive de l'appareil locomoteur. L'espérance de vie est alors de 18 à 24 mois.
L'issue est fatale. Il n'existe aucun traitement connu.
Une base génétique a été mise en évidence sur le gène SOD1.
Elle touche probablement l'ensemble des races canines et ses caractéristiques lui permettent de prospérer généreusement. En effet, les signes de la maladie apparaissent après la période d'activé des animaux en élevage. Ils ont généralement une dizaine d'années
et peuvent avoir alors une importante descendance.
De transmission autosomique récessive, la mutation n'affectera pas un chien hétérozygote(chien porteur). Pourtant, ce chien transmettra la mutation à la moitié de sa descendance. S'agissant d'un étalon réputé, sa descendance peut être pléthorique et atteindre plusieurs centaines d'individus.
Si ce chien est homozygote pour la mutation, il révélera sa maladie entre 8 et 11 ans mais aura transmis la mutation à l'ensemble de sa descendance.
S'il a donné naissance à 100 chiots, tous hériteront et transmettront à leur tour la mutation, et certains d'entre eux développeront la maladie une dizaine d'année plus tard.
Une étude portant sur 33747 chiens de 222 races a montré que la mutation est très répandue et commune à l'ensemble des races.
A noter qu'une seconde mutation a été découverte sur le même gène SOD1
(Wininger et al.2011). Elle ne concerne que le Bouvier Bernois.
Mutation récessive, un chien doit être homozygote muté pour développer la maladie.
Les scientifiques ont conclu que l’hétérozygotie composite [pour les deux mutations] peut conférer un risque similaire à 1 chien qui est homozygote muté pour 1 seule mutation.
Le site scientifique américain OFA met à disposition du public les statistiques par race des tests DM qu'ils réalisent.
La mutation a été identifiée dans 107 races (novembre 2014). Ce qui ne veut pas dire que les autres races en sont exemptes, mais qu'aucun chien de ces races n'a été testé, ou que le nombre de chiens testés est trop faible.
Pour celles concernées par la mutation, les chiffres sont alarmants : Une dizaine de races affiche des taux d'animaux homozygotes mutés supérieurs à 10%.
La DM peut être évitée facilement, la responsabilité en revient aux éleveurs :
Nous pouvons en conclure que tout éleveur responsable et préoccupé par l'avenir de la race qu'il élève aura à cœur d'inclure la DM dans ses choix d'élevage et qu'il prendra en compte le profil génétique des géniteurs pour le gène SOD1 avant de décider d'un accouplement.
L'objectif à atteindre étant l'élimination de la mutation en ne faisant reproduire QUE des chiens +/+ (non porteurs de la mutation).
Tout accouplement fait avec au moins 1 des 2 chiens homozygote normal (+/+) donne la garantie d'avoir des chiots qui ne développeront jamais la maladie.
En outre, le bien‐être de l'animal et le respect du futur maître doivent être préservés le plus rapidement possible.
La mutation étant maintenant identifiable par analyse ADN, tout projet de portée doit être pensé en ayant connaissance de ce profil génétique des géniteurs.
Le but étant de ne plus donner naissance à des chiots homozygotes mutés (‐/‐), donc porteurs de 2 copies de l'allèle muté.
1 des parents doit être homozygote normal (+/+) pour garantir qu'aucun des chiots qui naitront ne risquera de développer un jour la maladie.
Un tel mariage ne garantira pas l'élimination de la mutation, mais il garantit la production d'animaux sains.
Le seul moyen efficace de lutter contre la maladie, reste la prévention, via le dépistage des reproducteurs (père et mère). Pour cela, il existe des tests ADN, au prix abordable. Le seul moyen de s'assurer que son animal n'est pas "à risque", ni même porteur : ainsi il ne pourra pas lui‐même transmettre le gène délétère à sa descendance et la maladie disparaîtrait spontanément. Au lieu d'augmenter, comme elle le fait actuellement.
Acheter un chiot qui se révèle malheureusement homozygote pour la mutation relève d'un dol déterminant. Ce chiot risquant de déclarer un jour la maladie, vous ne l'auriez pas acheté si l'éleveur vous avait exposé les risques.
Peut‐être ne les connait‐il pas. Etant éleveur de chiens de race, il a obligation de renseigner et ne peut ignorer les différentes maladies qui affectent la race.
Pour rappel, l’action en nullité pour vice du consentement (art.1109 Code civil):
Le Code civil les énumère dans son article 1109 : l’erreur, le dol et la violence. Le délai d’action est alors de cinq ans à compter de la découverte de l’erreur ou la cessation de la violence.
Il est toujours permis de demander la nullité de la vente pour dol, si l’on a la preuve d’une intention frauduleuse de la part du vendeur qui aurait usé de manœuvres, essentiellement de mensonges, en vue d’induire en erreur l’acquéreur et l’inciter à contracter ; d’autant qu’une simple réticence dolosive suffit, puisque le vendeur reste muet sur une information
qu’il sait décisive pour l’acheteur.
Exemple dans le domaine de la vente de chiens:
Le fait de ne pas avoir mis en garde l’acquéreur quant à la survenance de maladies héréditaires chez certaines races de chiens, pourrait constituer une réticence dolosive.
Celle‐ci est fréquemment liée à l’obligation de renseignements qui pèse sur le professionnel, dire qu’il y a une tare oculaire, de la dysplasie, et autres maladies citée comme étant des vices rédhibitoires (La loi du 22 juin 1989 définit 6 maladies considérées chez le chien comme des vices rédhibitoires)
Le dol déterminant:
Le dol est une erreur provoquée par les manœuvres du vendeur.
Si l’article 1116 du Code Civil parle de manœuvres, la Jurisprudence en a donné une portée assez large, puisqu’elle englobe dans cet article également le mensonge, la réticence et même le silence de l’une des parties.
Omettre de mentionner l'existence de maladies héréditaires chez certaines races de chiens, pourrait constituer une réticence dolosive.
L’acheteur victime d’un dol déterminant (c'est‐à‐dire qu’il n’aurait pas acquis le chien s’il avait connu le défaut) pourra obtenir la restitution du prix et des frais occasionnés.
La charge de la preuve pèse sur le demandeur. Sa tâche peut néanmoins être facilitée par les obligations d’information et de conseil pesant sur le vendeur. La jurisprudence considère en effet que l’acquéreur d’un chiot de pure race est en droit d’acquérir un sujet qui n’a pas été atteint d’une affection grave susceptible d’en affecter la durée de vie ou le comportement.
La science évolue, le métier d'éleveur doit évoluer avec elle.
Pour le bien être animal, pour la détresse affective qu'est la perte d'un être vivant qui nous est chère.
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