Arrêtons d’utiliser les troubles psychiques et neurodéveloppementaux comme des insultes !

Les troubles psychiques et neuro-développementaux concernent plus de 20% de la population, soit 13 millions de personnes en France. Schizophrénie, trouble bipolaire, troubles du spectre de l’autisme, dépression, TDAH… autant de troubles qui deviennent bien trop souvent des insultes notamment dans la bouche des politiciens pour discréditer leurs adversaires, pointer l’aspect paradoxal d’un propos ou tout simplement psychiatriser le camp d’en face.

Messieurs Eric Zemmour, Alain Juppé, Jordan Bardella et Gérald Darmanin se sont illustrés ces derniers mois en mésusant par exemple le mot « schizophrénie » lors de débats à la radio ou à l’Assemblée Nationale.

Les médias ont aussi leur part de responsabilité, n’hésitant pas à titrer régulièrement « la schizophrénie de la France » pour souligner tel ou tel paradoxe sociétal.

La langue française est si belle, si riche ! Les formules et synonymes ne manquent pas.

Nous, professionnel(le)s de santé, usagers, familles, enseignant(e)s, représentants des millieux associatifs et médico-sociaux, exprimons notre colère et demandons que les noms des maladies psychiques soient correctement utilisés dans l’espace public.

De même que le fait de détourner en insulte une couleur de peau ou une orientation sexuelle est punie par la loi, nous demandons qu’il en soit de même pour les troubles psychiques et neurodéveloppementaux. La stigmatisation, comme une seconde maladie, freine voire empêche le rétablissement des personnes et peut aggraver / déclencher des idées suicidaires.

C’est plus largement la manière dont on perçoit cette population et la place qu’on souhaite lui accorder dans notre société qui est ici en jeu.