Economie : suppression de la Villa Médicis ?
Initiative citoyenne
Economie : suppression de la Villa Médicis ?
La Villa Médicis - Un privilège royal devenu mythe national et républicain !
A la suite des événements de Mai 68, l’appellation "Prix de Rome" sera supprimée et dès lors commencera à se poser la question de la légitimité même d’une institution coûteuse comme la Villa Médicis.
Voici une "Académie" qui n'a plus de tradition à transmettre, qui groupe des lauréats sans aucun centre d'intérêt commun, et qui, même dans ses domaines d'excellence historique, musique et arts plastiques, ne saurait plus offrir ni références ni critères d'évaluation.
Qui invite, aux frais de la République, des artistes au sens le plus large du terme dans une Capitale qui n'est plus, et depuis longtemps, un centre important de création. Où, par conséquent, seuls les historiens d'art et les restaurateurs de tableaux, qu'on a rajoutés à la liste, ont quelque profit intellectuel à tirer de leur séjour.
Evoquant rapidement les aspects financiers de son contrôle, M. Yann Gaillard a indiqué que ses observations pouvaient s'appuyer sur des constatations de la Cour des Comptes touchant au calcul des frais de représentation et des indemnités de fonction, ainsi qu'à la prise en compte des avantages liés à la mise à disposition de logements.
Mais dépassant ces considérations budgétaires, M. Yann Gaillard a voulu d'emblée poser une question fondamentale : quel est le sens, aujourd'hui, d'une telle institution, à partir du moment où la création tend à s'affranchir de toute tradition ?
Indiquant qu'il avait pu constater, au cours de sa visite à la Villa, que les pensionnaires évoluaient dans un monde sans obligations ni sanctions, et que cette liberté ne suffisait pas à les satisfaire de la condition qui leur était offerte par la Villa, le rapporteur a indiqué qu'il existait une disparité évidente entre la situation des pensionnaires à carrière et celle de ceux qui n'en ont pas. Bref ! Entre les pensionnaires protégés et ceux qui ne le sont pas, distinction recouvrant largement celle entre les fonctionnaires - ou les futurs fonctionnaires - et tous les autres.
L'impossible réforme ?
Le premier des obstacles à une vraie réforme du fonctionnement de la Villa Médicis résulte de ce que celle-ci n'est pas perçue comme nécessaire. La Villa est pour ainsi dire mise à l'abri des critiques, telles les personnes que Jupiter voulait préserver, par le halo protecteur de son rattachement à certains principes fondateurs comme la liberté de création et le mythe du concours.
On est étonné aujourd'hui de la complexité qui présidait par le passé à l'organisation des concours des prix de Rome et du processus de sélection des artistes. La multiplicité et la diversité des épreuves, l'obsession de l'anonymat des candidats, le vote secret des membres du jury ; la sanction enfin de l'opinion du public et de la presse, rendaient, selon Jacques Thuillier, tout passe droit difficile et neutralisaient les protections dont pouvaient se prévaloir certains candidats.
https://marc-verat-pdf.blogspot.com/2023/04/ministere-de-la-culture.html
Rapport d'information n° 274 (2000-2001) de M. Yann GAILLARD, fait au nom de la commission des finances, déposé le 18 avril 2001
https://www.senat.fr/rap/r00-274/r00-274_mono.html
En sachant que la nomination de directeur de la Villa Médicis se fait par décret du chef de l’État, celle-ci offre surtout des opportunités de reclassement à quelques hauts fonctionnaires ou conseillers politiques, ce qui explique que même devenue inutile et sans objet, la suppression de la Villa Médicis ne figure pas à l'ordre du jour, pas plus que sa vente ou sa restitution aux italiens.
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