POUR LE FINANCEMENT DE PLUS DE FOYERS SPÉCIALISÉS POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP MENTAL
Initiative citoyenne

POUR LE FINANCEMENT DE PLUS DE FOYERS SPÉCIALISÉS POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP MENTAL
Objet : Interpellation sur l’urgence à agir pour une meilleure prise en charge des personnes en situation de handicap mental
Mesdames, Messieurs les député-es,
Nous nous adressons à vous aujourd’hui afin de vous interpeler sur l’urgence à agir dans le secteur de la prise en charge des personnes en situation de handicap mental. Nous souhaiterions que votre attention soit portée particulièrement à une meilleure répartition de l’argent publique, et précisément dans la construction de foyers pour personnes en situation de handicap mental, tel que les FAS, FAM...
De nombreuses familles sont en grande souffrance, vivre au quotidien sans aide, sans réel relais, avec ce grand souci et cette grande charge qu’est le handicap mental, peut devenir invivable et nocif pour tous. Nous pouvons nous même en témoigner.
En effet, notre fille, qui vivait seule avec sa fille autiste, est décédée brutalement il y a deux ans et demi. Nous, grands-parents, avons alors pris en charge notre petite fille. Elle a 26 ans et attend maintenant depuis six ans, une place en foyer. Toutes les démarches ont été faites et elle est inscrite sur toutes les listes d’attente des foyers de notre secteur. Les associations qui essaient de nous aider, nous permettent quelques bulles d’air avec des « stages », mais pour notre petite-fille c’est une réelle épreuve à chaque changement. C’est une des problématiques principales de l’autisme, l’incapacité à s’adapter au changement, ce qui provoque angoisses et crises, qui peuvent être très grave. Nous ne voyons aucune issue. Aucune place n’est prévue de se libérer dans un avenir proche. Actuellement encore en IME grâce à la loi Creton, elle passe chaque semaine quatre nuits en internat dans cet établissement et trois nuits, ainsi que les vacances complètes, chez nous. Ce qui présente encore trop de changements de rythme délétères pour son bien-être.
Nous avons maintenant 65 ans, et nos propres difficultés de santé, malgré notre amour et notre grand attachement à notre petite fille, nous sommes épuisés moralement, à bout de force physiquement. Veiller à sa sécurité quotidienne, à son hygiène jour et nuit, à sa santé en multipliant les rendez-vous médicaux et en veillant a ses prises de traitement, nous épuise. A quatre ans d’âge mental, il lui est impossible d’être autonome et donc ne peux passer un instant seul, aucun répit ne nous est permis. Et c’est ainsi qu’elle vivra sa vie entière.
La totalité des familles qui ont la charge d’une personne en situation de handicap mental, souffre quotidiennement de cette situation, et l’énorme manque de visibilité et d’intérêt de la part des institutions et des élus rend cela encore plus invivable.
Nous vous exhortons à agir rapidement, afin que des décisions concrètes soient prisent, et permettent le versement des fonds et subventions nécessaires à la construction et au fonctionnement de Foyers d’accueils spécialisés.
Des associations sur le terrain agissent déjà quotidiennement de façon très efficace. Leur seul frein reste l’argent. Par exemple nous pouvons compter sur l’expérience et le grand savoir-faire de l’AEIM 54 où de l’association « Vivre avec l’autisme ».
Nous sommes heurtés quand nous constatons que le gouvernement est capable de débloquer rapidement beaucoup d’argent à d’autres associations, par exemple pour le patrimoine, ou l’art. Mais ont-ils besoin d’un toit, de soins médicaux, la vie de familles entière est-elle en jeu ? Car c’est ce « droit au logement », droit essentiel que nous vous demandons aujourd’hui de faire respecter. Et pas seulement pour notre famille ou notre région, il s’agit bien là d’un problème national. Une problématique urgente, dont il faut s’emparer des aujourd’hui. Le droit au logement ne trouve-t-il pas son fondement dans la constitution, qui dit : "la Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement "
La nation aujourd’hui ne nous l’accorde pas.
Encore une fois, nous vous exhortons à agir, et vous remercions par avance de tout ce que vous pourrez entreprendre dans ce sens.
Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs les député-es mes salutations distinguées
Sophie B***** Grand-mère, aidante et Tutrice
Cette pétition a été classée par la commission :
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