Pour une réelle éducation aux enjeux environnementaux au collège et au lycée
Initiative citoyenne
Pour une réelle éducation aux enjeux environnementaux au collège et au lycée
Par cette pétition, nous appelons les membres de l'Assemblée nationale à mettre en place une réelle éducation aux enjeux environnementaux au collège et au lycée, sans distinction aucune, dans toutes les filières.
Cette pétition est motivée par une tribune émanant de milliers de jeunes qui ont fait grève pour le climat depuis 2019, publiée dans le Journal du Dimanche du 13 avril 2021 que nous vous proposons de lire sur le site web du journal : https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-pour-une-reelle-education-aux-enjeux-environnementaux-au-college-et-au-lycee-4038257
Dans une récente étude d’Ipsos, 45% des jeunes de 18 à 35 ans déclarent ne pas bien connaître la signification de gaz à effet de serre [1], alors que cette notion est à la base de transformations sociétales considérables à venir. Dès-lors comment participer aux débats publics ?
Les revendications sont au nombre de trois (établies suite à deux années de travail et de discussions avec un grand nombre d'acteurs et d'actrices de l'éducation, de l'environnement et de la recherche) :
(1) Le renforcement de l'éducation à l'environnement dans toutes les disciplines, et non seulement dans les disciplines scientifiques, mais en littérature, histoire, sciences sociales et économiques, philosophie, langues, etc... dans l'objectif de développer un esprit critique tel qu'initialement formulé lors de la Conférence intergouvernementale de Tbilissi en 1977 [2], au-delà de la vision restreinte et par ailleurs critiquée du développement durable. L'écologie, le climat, la biodiversité, étant fortement interdisciplinaires. En cela, cette loi ira plus loin que la proposition de loi n° 3317 proposée en 2020 ainsi que la loi Climat et Résilience n° 2021-1104 du 22 août 2021.
(2) Une heure par semaine de la 6ème à la terminale dédiée aux enjeux socio-environnementaux, faisant intervenir toutes les disciplines, dans l'objectif de développer les compétences déjà demandées par ailleurs dans les programmes mais en interconnexion avec des savoirs environnementaux. L'élève pourra être amené à travailler en groupe et en relative autonomie selon les sujets qui lui tiennent à cœur d'approfondir sous la forme d'interviews de scientifiques, d'expériences, de lectures, de restitutions ou d'une autre activité proactive, accompagnée par les enseignant·es. Cette heure collective est nécessaire pour faire des liens entre les disciplines et développer une vision d'ensemble du système complexe de valeurs et de savoirs que constitue notre rapport à l'environnement. L'éducation à l'environnement n'est pas seulement interdisciplinaire, mais transdisciplinaire, c'est sans doute le point le plus important de cette éducation qui ne peut être restreinte à des inclusions ci et là dans les programmes des disciplines. Cette heure par semaine pourra être l'occasion de sorties scolaires, de visites de laboratoires ou de lieux ayant une grande richesse écosystémique et de conférences, interrogeant nos modèles de développement, et donnant les moyens de répondre par l'action à l'éco-anxiété des plus jeunes. Cela nécessite une augmentation des moyens donnés aux établissements et personnels.
(3) La constitution d'une commission en lien avec l'Éducation nationale intégrant des représentant·es dans les différentes académies, parmi les élèves (au collège et lycée, cela peut être les éco-délégué·es), les enseignant·es, les parents d'élèves, les responsables d'établissements, les personnels scolaires et du Ministère de l'Éducation nationale, les syndicats, ainsi que les expert·es des différentes disciplines, dont les chercheuses et chercheurs en éducation à l'environnement. Cette commission, loin d'une approche descendante, aura pour objectif de travailler de manière collégiale, en intégrant les contraintes actuelles de toutes les parties, sur la mise en place des revendications (1) et (2). Elle fera également un suivi de l'application des lois relatives à l'éducation à l'environnement.
Cette pétition est pour nous un soutien intergénérationnel à l'heure où les enjeux écologiques pèsent lourdement sur l'humanité : nous devons prendre soin des générations. Nombre de jeunes revendiquent d'être formés sur le changement climatique, la biodiversité et les enjeux sociaux associés. En tant que citoyennes et citoyens, nous pouvons faire en sorte que les outils soient donnés sans aucune distinction, aux plus jeunes générations, pour qu'elles relèvent de la manière la plus paisible possible et selon leurs propres termes, les défis de leur temps. Si ces enjeux ne peuvent reposer uniquement sur les épaules des plus jeunes, leur éducation et leur formation dans une visée d'intérêt générale et de participation aux débats publics sont essentielles.
Pour un argumentaire citant des références pour en savoir plus, je vous invite à lire cet article sur le blog de Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/olivier-claude-marchand/blog/080322/de-la-responsabilite-de-leducation-lenvironnement
Enfin, il ne saurait y avoir de véritable éducation à l'environnement sans une revalorisation du métier d'enseignant·e, des moyens à la hauteur des revendications, tant sur le plan pédagogique, administratif que de la formation continue des professeur·es, et l'écoute attentive du Ministère de l'Éducation nationale par rapport aux revendications actuelles des principaux syndicats de l'enseignement.
[1] : Les jeunes et la sciences – Fondation Collège de France, Ipsos, 2021.
[2] : Rapport de la Conférence intergouvernementale sur l’éducation relative à l’environnement. UNESCO, Tbilissi, 1977.
Partager: