Et si on demandait directement aux Français de trancher sur la place que l’on veut accorder à l’Etat dans l’économie française ?
Initiative citoyenne
Et si on demandait directement aux Français de trancher sur la place que l’on veut accorder à l’Etat dans l’économie française ?
J’ai vu récemment l’intervention d’Antoine Foucher dans l’émission Quotidien. Il appellait de ses voeux un référendum pour résoudre notre problème d’endettement. Bien que je partage l’idée de faire appel aux français pour sortir de notre impasse budgétaire, je ne le suis pas sur le fait de leur demander de trancher sur telle ou telle réforme. Trouver une majorité sur des sujets aussi sensibles me semble mission impossible au regard du paysage politique français actuel. L’age du bipartisme est terminé. Les 3 gros blocs actuels en France sont là pour perdurer.
Au cours des dernières décennies, les gouvernements successifs ont fait la preuve de leur incapacité à gérer les comptes publiques, quand ils ne les manipulent pas. Ils ont perdu toute crédibilité à nous sortir de cette situation.
Cette situation étouffe l'économie privée et handicape notre avenir.
Le salut doit venir des électeurs.
Ma proposition est simple : avant de solliciter les français sur les réformes à mener, il nous faut fixer un cap clair et contraignant pour la prochaine décennie via une question simple :
"Êtes-vous d'accord pour ramener les dépenses publiques à 45% du PIB d'ici 10 ans ?"
Pour rappel, la France a aujourd’hui le plus haut taux de dépenses publiques de l'OCDE, atteignant près 57% du PIB en 2023, très supérieur à la moyenne de la zone Euro (49%).
Certes, l'objectif est ambitieux. Cela représenterait un effort d'environ 12 points de PIB, mais l'horizon de 10 ans permettrait une transition progressive et maîtrisée.
Un tel vote aurait plusieurs avantages :
- Créer une obligation de résultat : Les partis politiques seraient contraints d'appliquer la volonté populaire, sans échappatoire. Ceux qui s’y refuseraient se mettraient hors jeux.
- Forcer le dialogue et le compromis : Compte tenu du nouveau paysage politique français (fin du bipartisme), tous les partis, de gauche comme de droite, devraient s'unir pour trouver des solutions communes, mettant de côté les divisions partisanes au risque de se voir sanctionner aux élections.
- Envoyer un signal fort aux entrepreneurs et investisseurs : Un engagement populaire en faveur de la maîtrise des dépenses stopperait net les attaques sur la dette française. La France offrirait une visibilité et un stabilité aux entrepreneurs. Elle renforcerait la confiance et l'attractivité de la France, conduisant potentiellement à une baisse des taux d'intérêt et à plus d'investissements avec in fine une augmentation du PIB, le numérateur.
Ramener l'État à un rôle plus restreint et efficace permettrait de libérer des ressources pour l'économie privée, de booster la croissance et de créer un cercle vertueux. Plus de croissance signifie plus de recettes pour l'État, une baisse du chômage et un meilleur pouvoir d'achat pour les actifs, ce qu’appelle de ses vœux M. Foucher.
C'est une opportunité unique de sortir des logiques électorales et de construire ensemble une feuille de route pour les générations futures.
Le président Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de solliciter les Français via un référendum, j’espère qu’il saisira cette opportunité d'ici la fin de sa mandature.
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