Pour l'abrogation de la réforme du RSA
Initiative citoyenne
Pour l'abrogation de la réforme du RSA
Pétition pour l’abrogation de la loi n° 2023-1196 du 18 décembre 2023 “pour le plein emploi” et la fin de la réforme coercitive du Revenu de Solidarité Active (RSA)
Nous, citoyens et résidents, demandons l’abrogation immédiate des dispositions de la loi n° 2023-1196 du 18 décembre 2023 relatives à la réforme du Revenu de Solidarité Active (RSA), notamment celles instituant le contrat d’engagement et les quinze heures d’“activité” hebdomadaire obligatoires.
Sous couvert d’un “retour à l’emploi”, cette réforme a instauré un régime de contrainte et de suspicion généralisée à l’égard des plus vulnérables. Elle sape les fondements mêmes de la solidarité nationale, transforme un droit social en devoir de justification permanente et inflige une violence symbolique contraire à la dignité humaine et aux principes constitutionnels de notre République.
I. L’humiliation institutionnelle et les radiations arbitraires
En soumettant le versement du RSA à des obligations d’activité et à un contrôle punitif, la réforme inverse la nature du dispositif : ce qui était un droit-créance (article L.262-1 du Code de l’action sociale et des familles) devient une prestation conditionnelle.
L’aide sociale cesse alors d’être un soutien : elle devient un instrument de discipline.
Les suspensions et radiations automatiques exposent les allocataires à une insécurité administrative permanente.
Les personnes malades, handicapées, isolées ou psychiquement fragilisées sont particulièrement pénalisées par l’impossibilité de satisfaire à des injonctions standardisées.
Cette logique viole le Préambule de la Constitution de 1946, qui garantit à chacun “le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence”.
II. Le contrôle intrusif et la violation des libertés fondamentales
Le nouveau dispositif multiplie les formes de surveillance et d’intrusion dans la vie privée :
Exigence de relevés bancaires détaillés.
La collecte systématique d’informations financières, sans motif individualisé ni soupçon de fraude, outrepasse les exigences de contrôle légitime et viole le secret bancaire ainsi que le droit au respect de la vie privée (article 9 du Code civil ; article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme).
“Activités” non rémunérées.
L’obligation d’effectuer quinze heures d’activité hebdomadaire, souvent dépourvues de contenu formatif ou d’encadrement professionnel, revient à imposer un travail gratuit à des personnes déjà en situation de survie.
En brouillant la frontière entre accompagnement et exploitation, ce dispositif dévalorise le travail salarié, contrevient au principe constitutionnel de liberté du travail, et détourne les allocataires de l’essentiel : le soin, la santé, le logement, la reconstruction de soi.
III. Pour un retour à la solidarité républicaine
Nous demandons que l’Assemblée nationale :
Abroge les dispositions de la loi du 18 décembre 2023 relatives à la réforme du RSA.
Rétablisse le RSA dans son esprit fondateur : une allocation minimale, inconditionnelle, ouverte à un accompagnement choisi, humain et individualisé.
Garantisse le respect absolu de la vie privée et l’effectivité du droit de chacun à des moyens convenables d’existence.
La solidarité nationale n’est pas un privilège.
Elle est le socle moral et politique de la République française.
La pauvreté ne se corrige pas par la contrainte, mais par la confiance, la justice et la dignité. Merci.
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