Nous ne serons votre stupide chair à canon
Initiative citoyenne
Nous ne serons votre stupide chair à canon
Paul Valéry : «la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissant pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ».
Nous ne serons pas votre stupide chair à canon, et nous ne sacrifierons pas le peu de protection sociale qu’il nous reste pour une guerre dangereuse et évitable. Devant les va t’en-guerre que vous êtes, on serait d’abord tenté de vous dire « et bien arrêtez de parler, passez aux actes. Rejoignez à titre privé, comme l’avaient fait Malraux et les brigades internationales contre Franco, l’armée ukrainienne ». Il est si facile de pérorer dans les médias en affichant un faux courage pour envoyer les autres dans un massacre prévisible et surtout sans perspective. Un massacre qui, dans l’état actuel des revendications des deux parties – et si les adversaires en face sont aussi butés que vous, et visiblement ils le sont- un massacre donc, qui n’a pas d’autre avenir que de franchir des paliers de plus en plus dangereux vers une dévastation monstrueuse réciproque voire la dévastation nucléaire finale (il est pour le moins paradoxal de présenter Poutine comme un fou, et de miser sur sa sagesse pour reculer).
Malheureusment, on peut prévoir d’avance que vous n’en ferez rien. Vous tenez à embarquer tout le pays dans votre folie.
Or déjà, vous savez très bien que dans l’état actuel du pays, nous n’avons pas les moyens économiques de faire une telle guerre. A moins, sous prétexte de baisse obligatoire de la « dépense publique » pour la financer (en portant la retraite à soixante sept ans, etc...) d’y sacrifier le relatif et insuffisant bien être des classes populaires et moyennes de ce pays, principaux « bénéficieras » de celle-ci. Serait-ce là le but inavoué de la manœuvre?.
Mais surtout si la vie humaine vous importe vraiment, il est une solution que par acquis de conscience et d’humanité vous vous devez encore d’explorer avant de conclure à l’inévitable chemin vers la guerre : une négociation diplomatique honnête dans laquelle aucune des deux parties ne cèleraient sur l’essentiel, à savoir sa propre sécurité qui doit être garantie. Une négociation n’est pas une capitulation contrairement à ce qu’insinuent lourdement nos éditocrates va t’en guerre (pour les autres).
Certes, Poutine a des arguments fallacieux ou exagérés qui ne tiennent pas la route (dénazification, etc...). Mais il est une chose qu’on exige de la Russie qu’on n’a pas toléré pour l’occident : l’encerclement de son territoire au plus près de ses frontières par des puissances jugées hostiles et ce, avec des armes puissantes pouvant la frapper très vite (et très loin depuis que les USA dans les années 2000 ont rendu caduc le traité interdisant les missiles à longue portée !) . Pour preuve, le cas s’est déjà produit en 1962, mais en sens inverse : les russes ayant installé des missiles à Cuba, ont été sommés sous menace de guerre nucléaire (!!!) par les USA de retirer leurs missiles, ce qu’ils ont fait (et que l’on sache, personne n’y a trouvé à redire). Pourquoi les russes accepteraient un traitement que les occidentaux ont déjà refusé pour eux même ?
De plus, les historiens (mais aussi des témoins directs à l’époque comme Roland Dumas) nous apprennent que en 1992, lorsque le système communiste s’est effondré à l’est, les américains et leurs alliés avaient promis à Gorbatchev que, l’OTAN, n’ayant plus de raison d’être, ne s’étendrait pas d’un pouce vers l’est. Une promesse orale totalement bafouée dans les faits qui a convaincu les russes qu’on les manipulait.
Si l’on ajoute à tout cela l’obéissance à géométrie très variable au droit international et à la morale de l’occident lorsque ses propres intérêts sont en jeu (Kosovo, Libye, Afghanistan, Palestine, avec les massacres afférant), on comprend que vue d’ailleurs (Chine, Afrique, Amérique du sud), l’attitude occidentale n’a rien de celle d’une oie blanche défendant les principes de la démocratie et de la morale qu’il fait semblant de revendiquer dans le cas ukrainien mais qu’il mène ses guerres pour ses intérêts économiques et géo-politiques.
Enfin, last but not least, on apprend en lisant Le Monde Diplomatique de juillet 2024 (une chose que « nos » médias main stream se sont bien gardé d’évoquer sérieusement) qu’en 2022 ukréniens et russes sont passés très près d’un accord durable sur leur sécurité réciproque, et que c’est l’intransigeance occidentale (en particulier de Boris Johnson) qui l’a fait capoté.
Il est donc temps dans l’intérêt de toute l’humanité, de revenir sérieusement vers une négociation diplomatique garantissant une sécurité réciproque pour les deux parties en conflit.
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