Suppression des critères morphologiques : dangerosité des chiens jugée uniquement sur le comportement

Quand j'entends des personnes vivant en "banlieue chaude" dire qu'elles se sentent traitées comme des chiens, je dois me rendre à l'évidence : dans les deux cas, c'est à leur physique qu'on estime leur niveau de dangerosité pour la population.
Oui, les chiens sont jugés "au faciès", avant même de se demander s'ils ont le comportement qui correspond à leur dégaine. Si nous prenons conscience du problème dans le cas des êtres humains, et que nous nous battons pour faire reconnaître le préjudice, pourquoi continuons-nous à appliquer cette discrimination au niveau canin ?

Nous savons maintenant que c'est l'éducation du chien et le comportement des humains dans son environnement qui vont induire une dangerosité.
Un Chihuahua mal éduqué fera peut-être moins de dégâts d'un Saint-Bernard en une seule morsure. Tous les deux seront pourtant des "chiens mordeurs" soumis à la même punition au final.

Le principe de catégorisation sur critères morphologiques semblait viser deux objectifs :
- limiter la gravité des blessures causées par des chiens en limitant la "puissance" des chiens autorisés à un particulier non-formé (comme pour la limite de vitesse sur l'autoroute) ;
- limiter le nombre de chiens "puissants" dans les zones où ils sont parfois volontairement éduqués pour causer des dommages (comme pour armes à feu).
Avec 25 ans de recul, est-ce que ça fonctionne VRAIMENT ?
Et maintenant, je vous pose la même question mais sur les chiens.

En 2021, la proposition de Loi n°3916 visant à mieux prévenir les morsures de chien a été rejetée, bien que portée par les personnes les plus à-même de comprendre le chien. Elle préconisait notamment de supprimer les critères morphologiques et de se baser uniquement sur une évaluation comportementale avant de considérer un chien "dangereux". C'est le même principe que nous appliquons dans les écoles avec nos enfants, à moins d'avoir des préjugés racistes.

En supprimant cette discrimination légale digne de l'époque coloniale, nous prouvons que nous écoutons la science au lieu de soutenir une théorie complotiste selon laquelle la violence est dans l'ADN.
Que décideront nos représentants ?

Textes de référence : https://www.village-justice.com/articles/une-obsolescence-legislative-categorisation-des-chiens-par-cynthia-passage,43127.html