Abolir la corrida
Initiative citoyenne
Abolir la corrida
Pétition soutenue par les associations Colbac, CRAC Europe, Alliance Éthique, Ligue des Animaux, Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences, FLAC, Collectif Vauclusien de Protection Animale et Ensemble Animal.
Chaque année en France, des milliers de taureaux sont encore torturés et tués en public, au nom de la tradition, de l’art ou d’autres excuses. Ça suffit. La corrida doit être abolie. C’est l’objet de cette pétition.
Selon les sondages d’opinion, entre 8 et 9 Français sur 10 souhaitent l’abolition de la corrida. Même dans les territoires où cette pratique est aujourd’hui autorisée, une large majorité de personnes interrogées demande la fin de la mise à mort des taureaux dans les arènes. Cette volonté populaire sans appel est pourtant bafouée, et sans aucune justification acceptable.
La corrida est interdite en France au nom de l’article 521-1 du code pénal qui punit le fait d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal. Cet article prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 75 000 euros d’amende et 5 ans de prison en cas de mort de l’animal, ce qui est précisément le cas de la corrida. Pourtant, des corridas sont toujours organisées en France, grâce à une exception introduite dans la loi qui exonère du droit commun les endroits où une « tradition locale ininterrompue » peut être invoquée. Cette exception, qui concerne une dizaine de départements français, est intolérable.
D’abord parce que cette tradition importée d’Espagne au milieu du 19eme siècle ne peut être considérée comme locale puisqu’elle n’est pas française. Ensuite parce que l’argument économique, moralement invalide, ne tient pas non plus la route. Dans les villes se réclamant de la culture taurine, le chiffre d’affaires lié au tourisme ne repose pas sur l’attractivité des corridas mais sur celle des férias, lesquelles ne nécessitent aucun sacrifice d’animal. Quant à la vente des taureaux pour les corridas, elle ne représente qu’une activité secondaire pour les éleveurs qui travaillent principalement pour le secteur de la viande. Enfin, et c’est sans conteste le plus important, la science dément l’obscurantisme des aficionados qui affirment encore que les taureaux sacrifiés ne souffrent pas lorsqu’ils sont charcutés par des banderilles, des piques et des épées enfoncées profondément dans la chair, les muscles et les organes. Or aucune société évoluée ne saurait tolérer qu’on autorise une séance de torture au nom de l’art ou de la culture. Quel genre d’art serait-ce donc que celui qui consiste à applaudir les souffrances et l’exécution d’un animal ? Nommons clairement les choses : la corrida est une barbarie et aucun artifice ne peut plus le dissimuler aujourd’hui.
Le 24 novembre dernier, le député Aymeric Caron, du parti Révolution Écologique pour le Vivant (REV), a présenté dans l’hémicycle une proposition de loi intitulée “Un petit pas pour l’animal, un grand pas pour l’humanité”, visant à abolir la corrida. Au lieu de suivre la volonté de la grande majorité des citoyen-ne-s, certain-e-s député-e-s ont empêché l’adoption de cette proposition de loi en présentant des dizaines d’amendements inutiles ou loufoques destinés uniquement à ralentir l’examen et à empêcher le vote dans les délais impartis.
Par cette pétition, nous appelons l’Assemblée nationale à représenter au plus vite dans l’hémicycle un texte qui demande l’abolition de la corrida, et aux députés de voter en ce sens. C’est une question de démocratie, d’humanité, et de moralité.