Quelles solutions d'accueil pour nos enfants handicapés de plus de 6 ans ???

Nous sommes des parents de jeunes enfants en situation de handicap accueillis par l’association Coccin’H Ailes de Chambray Les Tours (37170).
L’urgence est de permettre aux parents d’enfants de plus de 6 ans qui ne peuvent pas être scolarisés de pouvoir continuer à faire garder leurs enfants dans des structures adaptées.
Pour cela, les aides financières de la caisse d'allocations familiales (complément de libre choix de mode de garde et charges patronales et salariales) doivent être poursuivies au-delà des 6 ans de l’enfant. Sans ces aides, les familles sont contraintes d’arrêter de travailler car le coût de ces accueils devient alors très élevé.
Nos enfants sont accueillis dans une Maison d’Assistantes Maternelles spécialisée (MAMS) dédiée aux enfants en situation de handicap, MAMS'ailes coccinelles qui a ouvert ses portes en septembre 2021.
Il n’existe que très peu de lieux comme celui-ci tant il est difficile d’aller au bout de leur création souvent par manque de moyens financiers (c’est la seule en Indre et Loire …).
En 2017, Monsieur le président annonçait « Je ne veux plus de personnes en situation de handicap sans solution… Ce sera l’une des priorités de mon quinquennat parce qu’aujourd’hui, il y a des dizaines de milliers de personnes en situation de handicap qui sont sans solution. »
Cette année, près de la moitié des enfants accueillis par la MAMS auront 6 ans et ne peuvent malheureusement pas intégrer une école ou pas à temps plein. Après 6 ans révolus, le complément de libre choix de mode de garde versé par la CAF (Caisse d’Allocation Familiale) aux parents faisant garder leurs enfants n’est plus versé même si l’enfant a toujours besoin d’être accueilli dans ce type de lieu et que l’entrée à l’école n’est pas envisageable. Les charges patronales et salariales (URSSAF) ne sont plus prises en charge non plus.
Les aides financières de la MDPH (AEEH, complément AEEH ou PCH) ne sont pas suffisantes pour couvrir ces frais de garde en plus de tous les frais liés au handicap de l’enfant. Les crèches quant à elles, n’accueillent pas les enfants de plus de 6 ans.
Difficultés de scolarisation à temps partiel ou à temps plein, manque de places en structures médico-sociales, fin des aides financières pour les frais de garde des enfants de plus de 6 ans... Quelles solutions sont proposées pour ces enfants et ces familles???
Le risque ? Rupture dans le parcours de l’enfant (déjà bien chargé et morcelé malgré leur jeune âge...), mise entre parenthèse d’une vie professionnelle pour l’un des parents (ou du parent pour les familles monoparentales), équilibre financier et psycho-social de la famille menacé...
Les familles vont devoir trouver un nouveau lieu d’accueil qui permette à leurs enfants de s’épanouir, de grandir, de progresser, de se socialiser, de gagner en autonomie, de découvrir de nouvelles choses mais qui laisse également la possibilité aux parents qui le souhaitent de pouvoir continuer à travailler tout en s’assurant du bien-être de leurs enfants.
La plupart des enfants sont déjà sur liste d’attente pour intégrer leur nouveau lieu d’accueil, parfois depuis plusieurs années. Pour qu’une place se libère, il faut qu’un enfant, devenu adulte rejoigne un centre pour adultes ou qu’une autre solution soit trouvée. Le problème étant que les centres pour adultes sont eux aussi surchargés et sans place disponible donc les jeunes adultes ne peuvent pas quitter leur centre. Le déménagement d’une famille sur un autre département peut également permettre de libérer des places même si cela reste rare.
Nous tournons en rond et en attendant, aucune solution n’est proposée aux familles.
Et pourtant, depuis de nombreuses années nous entendons les pouvoirs publics s’engager et faire des promesses pour améliorer l’inclusion et faire en sorte de ne laisser personne sur le bord de la route.
Les enjeux sont énormes pour nos enfants dès leur plus jeune âge pour leur donner toutes leurs chances.
Nous sommes face à un manque cruel de structures adaptées et de places pour nos enfants. Il faut que les choses bougent et rapidement.
Regardez autour de vous, nous sommes tous susceptibles d’être concernés un jour, de près ou de loin.
Nous souhaitons par cette pétition mobiliser le plus grand nombre afin d’alerter les pouvoirs publics en leur demandant de mettre en place des actions rapidement et donner plus de moyens financiers pour soutenir les structures qui souhaitent se créer pour répondre aux besoins de nos enfants.
En particulier, il faut multiplier le nombre de structures d’accueil et il faut que la CAF continue à financer l’accueil de nos enfants en situation de handicap après leur 6ème anniversaire.
Nous vous remercions par avance de faire circuler ce message, de le partager, de signer cette pétition.
Pour tous ces petits héros, leurs familles, MERCI.

« je suis maman solo et mon fils Raphaël va avoir 6 ans cette année et je n’ai aucune solution de mode de garde à part la MAM. Raphaël est en attente d’une place pour l’hôpital de Chinon (37) depuis près de deux ans. Je n’ai pas du tout envie d’arrêter de travailler car cela me fait tellement de bien et j’aime ce que je fais. Raphaël a pourtant besoin d’être entouré d’autre enfants !
Sauf que Raphael n’est pas « scolarisable » du tout mais, malgré tout, la CAF ne versera plus le complément de mode de garde et il me sera impossible de payer la MAM sans cette aide donc si aucune autre solution, que faire ? je vais devoir m’arrêter de travailler »
Julie L.

« Je suis maman d'un petit garçon, Gabriel. Il a, depuis ses 3 mois, été gardé chez une assistante maternelle "traditionnelle". Il a été diagnostiqué enfant autiste avec troubles de neuro développement peu après ses 2 ans et demi. Son assistante maternelle ne pouvant plus assumer sa garde, elle m'a donné sa démission. Aujourd’hui, Gabriel va à l'école uniquement une heure par jour avec la présence d'une AESH. Ce qui nécessite un temps plein de garde pour une assistante maternelle.
Je suis une maman active et j'aime travailler. J'en ai besoin pour mon équilibre. J'ai eu beaucoup de chance d'avoir obtenu une place pour Gabriel au sein de la MAMS. Nous y avons trouvé tous les deux, non seulement un réel soutien moral, mais aussi et surtout un accompagnement personnalisé pour mon fils qui a pu continuer à apprendre, se munir de nouveaux outils de communication et développer ses capacités. C'est une chance inouïe d'avoir pu intégrer cette maison d'assistantes maternelles, en attendant qu'une place se libère dans un IME. Gabriel est actuellement sur liste d'attente pour intégrer un Institut Médico Éducatif depuis la notification MDPH obtenue en juin 2022.
Les quelques structures du département sont très sollicitées car il n'y a pas assez de places dans les établissements par rapport au nombre de demandes d'accueil. Les temps d'attente sont beaucoup trop longs pour nos enfants, ce sont les premiers à en pâtir.
Le handicap de nos enfants ne permet pas une prise en charge traditionnelle en garderie par exemple. Le maintien des aides pour la garde de nos enfants est indispensable. A la fois, pour permettre aux enfants de pouvoir continuer à grandir et à s'épanouir dans des lieux comme la MAMS mais également pour permettre aux parents de rester des parents et leur permettre de rester dans la vie active s'ils le souhaitent sans être obligé d'arrêter de travailler par manque d'option. »
Emilie B.

« Bonjour à tous, je me présente, Charlie, petite fille de bientôt 6 ans. Je suis atteinte d'une maladie neurologique très rare. J’ai eu un début de vie très éprouvant enchaînant hospitalisations et plusieurs interventions. L’école n’étant pas envisageable pour moi, ma maman a longtemps cherché une structure adaptée pour me faire garder, essuyant de nombreux refus de la part des assistantes maternelles, des crèches, c’est elle qui m’a gardé pendant très longtemps. L’ouverture de Mam’s Ailes Coccinelle a été une bénédiction autant pour maman que pour moi. Mais aujourd’hui je suis triste car j’ai appris que quand j’aurai 6 ans (courant 2023) nous n’aurons plus d’aides financières pour me faire garder et que cela reviendra très cher. Ce n’est pas juste pour moi car j’adore aller m’amuser avec mes copains, cela me fait beaucoup de bien et je progresse beaucoup. J’espère qu’une solution sera trouvée pour m’aider à m’épanouir dans une structure adaptée à mon handicap, sinon je serai obligé de retourner à la maison avec maman. J’aime beaucoup ma maman mais, entre nous, j’aime aussi être avec mes nounous et mes copains car, moi aussi, je mérite de m’épanouir. »
Charlie, à travers les mots d’Anaïs, sa maman.

Je suis maman, veuve handicapée moteur, de Célestin, 6 ans porteur d'un polyhandicap suite à un grave traumatisme crânien subit lors d'un AVP (accident de la voie publique) à haute cinétique.
Cet AVP nous a conduit moi-même et mon fils en rééducation (respectivement 18 mois et 27 mois). Dès lors, j'ai signalé mon impossibilité physique, morale via le handicap moteur, comportemental, mental, hyperactif de Célestin de l'avoir avec moi de façon continue. Célestin a pu être pris en charge par un Cesap (Comité d'Études, d'Éducation et de Soins Auprès des Personnes Polyhandicapées) dès la sortie de son hospitalisation en rééducation. Dans cette établissement, les enfants de son âge sont rares et principalement hypotoniques. Célestin a un besoin de socialisation avec d'autre enfant dont le handicap est similaire, ou avec des enfants non handicapé dans un lieu sécurisé et adapté pour favoriser son développement. Au cesap, cette sociabilisation ne peut avoir lieu. Célestin est donc accueilli une fois par semaine à la mams’Ailes Coccinelles spécialisée dans le handicap. Dans un mois, Célestin aura 6 ans donc je ne toucherai plus d'aide de la CAF, ce qui sera un coup supplémentaire face aux besoins d'une personne handicapée. Il est donc important de faire avancer les droits des personnes en situation de handicap.
Anne Laure C.